Selon une étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology, une personne consomme en moyenne entre 39.000 et 52.000 particules de plastique annuellement selon son âge et son sexe et l’endroit où elle habite ! Ca fait froid dans le dos non ? Et encore, ces valeurs seraient sous-estimées ! Ce sont 8 millions de tonnes de déchets plastiques supplémentaires dans les océans chaque année !
1. D’où proviennent ces microplastiques ?
On pense en premier lieu aux plastiques qui se voient et à ces décharges flottantes que sont devenues certaines parties de nos océans ; de ces plages transformées en décharges à ciel ouvert ; de ces pays en voie de développement chez qui nous envoyons certains de nos déchets sans se soucier du fait qu’ils n’ont pas les infrastructures nécessaires pour les traiter… (la France a ainsi exporté 320 tonnes de plastique en 2021 et l’Allemagne 720 tonnes😱). Bien évidemment, ils se décomposent et deviennent de petits éléments facilement ingérés par les animaux marins, mais ils ne constituent pas la majorité des plastiques retrouvés dans l’eau de mer.
Dans ce document très intéressant, on découvre que les microparticules de plastiques proviennent à 35% de nos textiles synthétiques et à 28% des pneus. Voici un schéma qui en est extrait:
Sur les 11kg de textiles que nous consommons en moyenne par an, près des 2/3 sont des fibres synthétiques. Et cela ne cesse d’augmenter: entre 1992 et 2010 leur consommation a augmenté de près de 300%
Or il faut savoir qu’à chaque lavage, les vêtements synthétiques libèrent des microparticules de plastique qui partent dans l’eau de rinçage, puis dans le tout à l’égout. Certes nos stations d’épuration sont munies de filtres, mais pas encore assez performants pour retenir ces microparticules et c’est ainsi qu’elles se retrouvent dans l’eau des rivières, des fleuves et dans les océans sans que l’on s’en aperçoive.
2. Comment en arrive-t-on à avaler une carte bancaire de plastique par semaine ?
Vous allez me dire « je n’ai pas l’habitude de boire l’eau de mer donc en quoi cela me concerne ? » Comment WWF en est venu à affirmer que nous mangeons l’équivalent d’une carte bancaire de 5g de plastique par semaine ? Cela s’appelle le cycle de la vie !
Les animaux marins avalent les particules de plastique contenues dans l’océan et nous les mangeons à notre tour en nous nourrissant de poissons !
Les végans vont nous répondre : « on vous l’avait bien dit de ne pas manger d’animaux!»
Mais vous retrouverez aussi ces microparticules dans vos légumes, fruits… soit par l’eau qui les arrose, soit par la terre dans laquelle ils poussent : personne n’est épargné !
3. 13 astuces pour éviter de retrouver du plastique dans nos assiettes et nos verres
a. Ramasser les déchets dans la nature
S’ils trainent dans la nature, ils finissent forcément dans les sols ou dans la mer. Alors renseignez-vous et participez à un nettoyage près de chez vous (et vous pouvez aussi le faire seul lors d’une petite ballade). Vous pouvez même organiser vous-même un clean up day !
b. Nettoyer des plages
La mer a la bonne idée de nous rendre une partie de ce qui vient à elle, alors faisons en sorte qu’elle ne reparte pas avec à la prochaine tempête ! De nombreuses associations comme initiatives océanes se lancent dans cette aventure.
c. Trier ses déchets
C’est déjà un premier pas et honnêtement ultra simple : pas besoin d’habiter près de la mer, de se pencher tous les 2 mètres, moins de plastique dans la nature, cela commence par le tri afin qu’un maximum de plastique soit recyclé pour ne pas finir dans un incinérateur (et donc dans l’air qu’on respire), enfoui dans la terre (et en se décomposant se retrouvera dans les nappes phréatiques) ou encore pire dans une décharge à ciel ouvert ! 😥
d. L’eau en bouteille n’est pas une solution
Ne croyez pas que parce que vous buvez de l’eau en bouteille vous êtes protégés ! Celle-ci contient aussi des microparticules de plastique comme le confirme cette étude d’agir pour l’environnement de 2022.
e. Consommer moins de plastique
· Exit le film étirable et passez aux charlottes recouvre plat !
· Plus de bouteilles en plastique (on a vu plus haut que c’était loin d’être le top) et on passe aux gourdes
· « Au revoir » le sac congélation en plastique à usage unique, et « bonjour » le sac congélation en tissu qui s’utilise bien plus longtemps !
· On évite le suremballage (pour les goûters des enfants notamment pensez aux sacs à goûter😉) et on préfère les courses en vrac.
· On choisit au maximum des éléments en matières naturelles : bois par exemple plutôt que le plastique.
Et comme nous avons vu que la principale source de microparticules de plastique est due aux textiles synthétiques :
f. On choisit bien les matières
Le nombre de micro-fibres relâchées durant un cycle de lavage dépend de la matière lavée. Par exemple, pour une machine de 6kg et un lavage entre 30° et 40°, l’acrylique rejette plus de 728 000 micro-fibres, le polyester, plus de 496 000, tandis que le coton mélangé polyester “seulement” 137 000. On choisit donc des fibres naturelles dont la culture est écologique et teintées naturellement !
g. Utiliser de la lessive liquide
En effet la lessive liquide est moins abrasive que celle en poudre
h. Sécher au maximum à l’air libre
Lorsque l’on voit la quantité de matière dans le filtre du sèche-linge, on se demande forcément quelle quantité est passée au travers ?😱
i. Moins laver
Si il y a une petite tache, lavez-la immédiatement = double avantage :
1- Elle a plus de chance de partir
2- Vous n’avez pas besoin de mettre votre habit directement dans le lave-linge plus vite que prévu.
Vos vêtements n’ont pas forcément besoin d’être lavés tous les jours (je ne parle pas des sous-vêtements ou tenues de sport). Un jean ou un pull peuvent être portés deux jours d’affilés puis suspendus dans un lieu aéré et réutilisés quelques jours plus tard.
j. Moins consommer de vêtements
C’est lors des premiers lavages que la plus grande partie des microparticules partent, alors faisons durer nos vêtements le plus longtemps possible ou consommons du seconde main.
k. Bien remplir sa machine
Surtout si le linge n’est pas trop sale, car cela évite des frottements inutiles. Pour du linge vraiment sale, ne dépassez pas les 2/3 de la machine si vous voulez qu’il soit bien lavé.
l. Laver séparément les textiles durs et souples
Afin d’éviter une fois de plus des frottements qui sont sources de détachement de microparticules.
m. Mettre ses habits dans un sac Guppyfriend
Ce sac fabriqué en Allemagne permet de filtrer ses microparticules et d’éviter ainsi qu’elles partent dans la nature, alors n’attendez plus, achetez vous aussi votre sac guppyfriend. C’est quand même une solution simple et vraiment efficace !
Vous avez d’autres astuces ?
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